Vérone ne se résume pas aux trois places que je vous ai montrées précédemment, même si elles concentrent un grand nombre de ses monuments remarquables.
Allons donc faire un petit tour dans la vieille ville pour en découvrir quelques autres.
Voici le Castel Vecchio. C'est le plus grand témoignage d'architecture médiévale civile de Vérone. Adossé au fleuve, il fut à la fois demeure et forteresse pour la famille Scaligeri, dynastie qui gouverna Vérone durant plus d'un siècle.
Le Ponte Vecchio permettait un accès au château par ce qui était alors encore la campagne. Il était aussi un moyen de le fuir en cas de révoltes dans la ville. C'était en quelque sorte un pont privé, l'accès normal au château se faisant côté sud, par le pont levis.
Une nuée de bambini a précisément envahi le pont tandis que nous le visitions. Des envahisseurs bien pacifiques!
Juste à côté du Castel Vecchio se dresse l'Arc de Gavin, un arc de triomphe érigé au premier siècle après J.-C.
La "Gavia Gens" aurait été la plus illustre famille romaine habitant Vérone à cette époque là.
Un autre célèbre pont emjambe l'Adige, le Pont de pierre. Long de 95 m, il est constitué de 5 arches. En marbre blanc pour la partie de l'époque romaine (son unique métériau à cette époque là), il était en brique rouge pour la partie reconstruite à l'époque médiévale.
Quatre des arches furent détruites par les troupes allemandes en 1945 et le pont fut en partie reconstruit avec des pierres trouvées dans le fleuve. Ce qui explique son aspect assez "hétéroclite"!
Ce pont fut le premier de Vérone. Lui aussi permettait de passer de la campagne à la ville.
Les maisons qui bordent l'Adige et le pont sont bien jolies avec leur verdure.
Et nous entrons dans ce qui à notre époque est devenue la ville historique.
Près du pont de pierre, au nord de la ville ancienne, se trouve les deux églises les plus impressionnantes de Vérone, la cathédrale (Duomo) et la basilique Sainte Anastasia.
La cathédrale est enchâssée dans les maisons voisines et il est impossible d'en photographier l'ensemble. Sa façade se découvre depuis une petite place. Mais on n'y pénètre pas par l'entrée principale mais par une porte latérale située à proximité du campanile resté inachevé.
Erigé sur l'emplacement de basiliques paléochrétiennes, l'actuel Duomo a été consacré en 1187.
L'intérieur de la cathédrale est composée de trois nefs soutenues par des piliers massifs. On ressent une impression d'immensité et tout semble un peu surdimensionné.
C'est le cas des fonts baptismaux, de plan octogonal, réalisés vers 1200. De style vénéto-byzantin, ils sont formés de huit pans sculptés en bas-relief.
Même les bénitiers sont de grande taille!
Deux orgues se font face.
Que dire des fresques imposantes qui ornent la conque de l'abside et qui évoquent des épisodes de la vie de la Vierge?
Tout est immense, impressionnant et ...impossible à photographier de façon à rendre les impressions ressenties.
La petite église Sainte Eléna fait partie du complexe d'édifices rattachés à la cathédrale tout comme le palais de l'Archevêché.
A quelques centaines de mètres de la cathédrale se trouve la basilique Sant' Anastasia, la plus grande église de Vérone.
Elle aussi est si bien enchâssée dans l'habitat voisin que l'on ne peut voir l'intégrité du bâtiment qu'en prenant de la hauteur. Ici du haut de la Tour Lamberti.
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Photo du Net |
Cette basilique fut construite entre 1290 et 1481 par les Dominicains sur les restes d'une église plus ancienne dédiée à Sainte Anastasia. Elle en conserva le nom.
Le revêtement de la façade demeura inachevé et ne fut réalisé que pour la partie inférieure où s'ouvre le beau portail à double ogive, aux décorations en marbres de couleurs.
L'intérieur est divisé en trois nefs séparées par des colonnes en marbre rouge de Vérone à la base, parfois encore ornées de fresques.
Les bénitiers sont très originaux, soutenus par des "bossus".
J'ai trouvé très émouvant que le sol soit toujours le sol original du XVe siècle. Combien de pieds l'ont foulé depuis? Il en porte l'usure.
Ses trois couleurs rappellent pour le blanc et le noir celles des moines dominicains, pour le rouge Saint Pierre de Vérone, auquel l'église est aussi dédiée.
De chaque côté de la nef, on ne compte plus les rétables, les chapelles, les autels qui sont autant d'oeuvres méritant l'attention du visiteur.
Je me contenterai de trois exemples.
Voici au-dessus de l'autel de Saint Thomas d'Aquin un chef d'oeuvre de Girolamo dei Libri, la Vierge à l'Enfant, entourée de Sait Augustin et de Saint Thomas d'Aquin.
Il y a aussi au-dessus de l'arc de la chapelle Pellegrini un chef d'oeuvre de Pisanello, Saint Georges délivrant la princesse.
Voici enfin la chapelle du Rosaire avec son élégante architecture des XVIe et XVIIe siècles.
Il serait dommage de ne pas lever la tête avant de partir pour admirer les motifs végétaux stylisés qui ornent son ensemble.
On y voit aussi à intervalles réguliers les armoiries de Vérone, une croix jaune sur fond bleu.
En sortant de Sant'Anastasia, on remarque sur notre droite immédiate une église du XIVe siècle, San Pietro Martire, église généralement fermée au public.
On remarque aussi l'arche du tombeau de Guglielmo di Castelbarco (1320), préfiguration des arches des tombeaux des Scaligeri.
A mi-chemin entre la piazza Sant'Anastasia et la piazza Bra, se trouve l'attraction que personne ne veut manquer lors d'une visite de Vérone, la maison de Juliette et le fameux balcon par lequel la rejoignait Roméo.
Ce n'est pas une histoire réelle qui inspira William Shakespeare quand il écrivit à la fin du XVIe siècle la tragédie mettant en scène les "Amants de Vérone". Il existait des sources beaucoup plus anciennes.
C'est à partir du XIXe siècle seulement, le romantisme aidant, que l'on situa la maison de Juliette dans une maison du XIIe siècle située via Capello (Capulet?).
En 1905 la maison est aménagée en musée, on y installe des meubles, des tableaux, des gravures.
A la fin des années 1930, la création du balcon vient parachever le tout.
Mais les mythes sont plus fort que tout et c'est une énorme foule qui envahit à toute heure la minuscule cour de la maisonde Juliette. Les murs du porche qui y mène sont couverts de petits mots et de graffitis. Qui ne manquent pas de monter sur le balcon pour se faire photographier.
J'ai trouvé touchant de voir que ce sont essentiellement des jeunes qui se pressent dans la cour et dans le bâtiment. Selfies et romantisme font bon ménage!
Pour terminer ce billet, voici deux adresses internet qui vous en diront davantage et avec des photos professionnelles sur le Duomo et la basilique Sant'Anastasia.
https://www.chieseverona.it/it/le-chiese/la-basilica-di-santa-anastasia
https://www.chieseverona.it/it/le-chiese/il-complesso-della-cattedrale
Bonne lecture sur ces deux sites à tous les passionnés d'art!