Nous savons bien que l’on peut faire dire aux photographies ce que l’on veut et que le phénomène s’est encore amplifié avec l’arrivée sur le marché des appareils numériques et des logiciels de correction.
Mais même sans toute cette technologie, avec un cadrage différent ou en se déplaçant légèrement pour la prise de vue, on peut faire des photos à la signification très différente.
Voici trois photos prises à quelques secondes d’intervalle. C’était dimanche dernier à Rieux-Volvestre, une grosse bourgade médiévale située à une demi-heure de Toulouse en direction des Pyrénées, en remontant le cours de la Garonne vers sa source.
Vous ne connaissez peut-être pas ce village mais peut-être avez-vous vu le film, « Le Retour de Martin Guerre », avec Depardieu et Nathalie Baye ? Si ce film, pas tout récent il est vrai, réveille quelques souvenirs en vous, alors vous connaissez indirectement Rieux-Volvestre. C’est là qu’eut lieu en 1560 le procès de celui qui se faisait passer pour Martin.
A Rieux, sur la place qui sert à installer le marché chaque dimanche matin, il y a une statue de la Vierge appelée Notre-Dame-du-Portail, peut-être dénommée ainsi car existait là jadis une des portes de la cité.
C’est une statue de la Vierge Miraculeuse, celle qui est traditionnellement représentée avec une robe blanche, un manteau bleu, couronnée de douze étoiles et marchant sur un serpent.
Cet aspect religieux, spirituel même de la statue est rendu par le contre-jour et par une contre-plongée importante. Le ciel est pâle et la statue nimbée d'un halo...
Pourtant il suffit de se déplacer de quelques mètres et la statue redevient ce qu’elle est, une statue de la Vierge comme celle que l’on voit dans beaucoup de villages, un élément de notre patrimoine religieux photogrphié un jour de soleil.
En reculant maintenant de quelques mètres, on voit que la statue servait en fait très « prosaïquement » de porte enseignes au traiteur qui travaillait dans son camion sur le marché ce jour-là.
Quand je vous le disais, tout est question de point de vue! J'enfonce des...portes ouvertes je le sais. Mais la relativité des choses me fascine encore et toujours...