La semaine dernière nous avons été faire un petit pélerinage de 4 jours dans la région de Grèce dont est originaire la famille de mon Chéri, l'Epire. Cette province, dont le nom signifie "continent" en grec, est située au nord-ouest de la Grèce. Elle est bordée par la mer Ionienne et fait face au talon de la botte italienne.
La brièveté de notre séjour, la distance (500 km environ depuis Porto Rafti), le coût des péages et de l'essence et le prix attractif des billets aériens (80€ l'aller-retour) nous ont convaincus de voyager par les airs.
Nous voilà donc débarquant vers 10 heures à Ioannina, sous un ciel plombé et une atmosphère très étrange car à ce même moment toute la Grèce était couverte de sable. Un sable venu d'Afrique et déposé par des averses sporadiques. D'où des photos qui ont une couleur un peu...étrange.
Cette première journée fut consacrée à la redécouverte de Ioannina où nous logions.
C'est la ville la plus important d'Epire avec ses 65 000 habitants, dont plus de 10 000 étudiants. Elle tire son nom du prénom Jean et aurait été fondée au VIe siècle. Longtemps la ville se limita à la seule ville fortifiée bâtie sur la rive ouest du lac Pamvotida.
La ville moderne est sans grand charme mais Ioannina mérite d'être visitée pour sa vieille ville fortifiée, son grand lac, la petite île située sur ce lac et les belles montagnes qui l'entourent.
Après la chute de l'Empire byzantin (13ème siècle), Ioannina connut une période tourmentée pour être finalement incorporée en 1430 à l'Empire ottoman. Elle ne fut reprise par la Grèce qu'en 1913, au cours de la Première Guerre balkanique.
La forteresse s'organise autour de deux citadelles. Elle couvre 20 ha et les murs ont une longueur de 2 km. Entre les citadelles, des maisons modernes et une vie de quartier tranquille car sans voiture, sauf celles des riverains.
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| Plan trouvé ici |
Nous avons commencé notre visite par la citadelle du nord est, la citadelle la plus ancienne. On y pénètre en passant devant la bibliothèque ottomane.
Près de l'entrée se trouvent les ruines d'une tour circulaire et d'une cuisine, la mosquée d'Aslan Pacha, son mausolée et le bâtiment d'une école coranique.
De nos jours la mosquée d'Aslan Pacha est devenu le musée ethnographique de Ioannina et l'on y trouve des objets ayant appartenu aux communautés orthodoxes, musulmanes et juives de la ville.
Le minbar et le mirhab sont restés en place.
Les autres pièces présentent des témoignages d'ameublement, d'habillement, d'armes et d'objets de culte.
La pluie s'étant rappelée à notre bon souvenir et comme il était 14h, nous sommes sortis de la citadelle pour aller grignoter un petit quelque chose au bord du lac. A la taverne Philippas qui ne restera pas dans ma mémoire pour sa gastronomie.
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| Photo Tripadvisor |
L'occasion de faire le tour du lac, d'aller voir Ioannina depuis l'autre rive et d'avoir un bon point de vue sur la partie habitée de l'île.
Nous avons grimpé jusqu'au village martyre de Lingiades où, en octobre 1943, l'armée allemande massacra 82 personnes, dont 34 enfants, en représailles pour l'assassinat d'un officier de la Wehrmacht par la résistance grecque. Les maisons furent toutes détruites à l'exception de l'école et de l'Eglise.
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| Photo Wikipédia |
La pluie ayant cessé, nous sommes allés visiter la seconde citadelle de Ioannina. Elle se trouve au sud-est de la forteresse et elle est connue sous son nom ottoman d'"Its Kalé".
Cette citadelle date du 11ème siècle mais fut reconstruite sous Ali Pacha qui en fit sa résidence principale durant toute la période où il fut gouverneur de l'Epire pour le compte de l'Empire ottoman (1784-1822).
Voici l'entrée de la citadelle.
Sur la gauche se trouvaient les cuisines du Palais, devenues une petite cafétéria.
De là, on découvre la mosquée et un bâtiment rebâti à plusieurs reprises à l'emplacement où se trouvait en partie le palais d'Ali Pacha démoli en 1870.
Du palais original ne restent que ces vestiges au milieu desquels se loge une toute petite église orthodoxe.
La mosquée Fethiye pour sa part a été construite au 15ème siècle, au moment de la conquête ottomane. Elle était en bois. Remplacée au début du 17ème siècle par un bâtiment en pierre, elle fut complètement transformée en 1795 par Ali Pacha.
Devant la mosquée se trouve la tombe d'Ali et de l'une de ses épouses.
D'Ali Pacha nous reparlerons dans un prochain billet, quand nous visiterons la petite île au milieu du lac.
Dans l'immédiat nous allons quitter sur la pointe des pieds cette belle et romantique forteresse de Ioannina pour aller faire de beaux rêves...
