Fanny Ferré expose

 

" Très jeune, j'avais un seul plaisir : être chez moi pour créer des séries de petits personnages en terre. J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont soutenue. Ils ont pris des photos des premières sculptures pour confectionner des albums. Cette attention m'a encouragée..."

C’est ainsi que parle la sculptrice Fanny Ferré dont j’ai eu la chance hier de voir une exposition au château de Laréole, en Haute-Garonne.

Si j’étais déjà allée voir des expositions dans ce lieu qui s’y prête si bien, je ne connaissais pas du tout cette artiste native de l’Eure. Une superbe découverte pour moi que son univers de statues en glaise ou en bronze.

Un univers qui m’a semblé composé d’êtres « primitifs » en entrant dans la cour d’honneur du château où se trouvaient quelques bronzes, pour la plupart des couples mère et enfant.

Peut-être que ce sont les activités de ces personnages comme la cueillette de fruits pour l’enfant, la maman retirant une écharde de son pied, un épouillage qui m’ont donné ce sentiment. Que n’a fait que renforcer le couple de la fillette et du singe sur les marches du château. 

 

L’atmosphère change en pénétrant dans le château où l’on découvre quatre-vingt sculptures environ de Fanny Ferré, des petites sculptures d’une cinquantaine de centimètres et beaucoup d’autres de taille approximativement humaine. 

Une visite sur des sites Internet  consacrés à cette artiste m’a montré qu’il ne s’agissait que d’une petite partie de son œuvre, mais parfaitement représentative.

En  pénétrant  dans la  première salle d’exposition et au fil  de la visite on comprend  qu’il ne s’agit pas de mettre en scène des êtres primitifs mais des êtres intemporels, qui satisfont leurs besoins essentiels, besoins qui  selon cette  sculptrice sont d’abord un besoin du groupe, de la famille le plus souvent.
Toute une pièce est emplie par ce « Portrait de famille » (c’est le titre de l’œuvre).  

Les autres besoins sont satisfaire sa faim comme dans le groupe de" la Ripaille", sa soif, son besoin de propreté...

Image internet

Quand l'individu est représenté seul il est toujours en contact avec un animal, un chien , un cheval...

 

Un groupe que j'ai particulièrement aimé, c'est celui de ces fillettes assises sur un banc. Elles sont de notre époque à voir leurs chaussures. Pourtant si intemporelles... J'aime en particulier la dernière du banc et son air ... désabusée!

 

Le nomadisme, symbole de la liberté humaine, est également un thème cher à l'artiste. 
Michel Onfray a décrit mieux que je ne saurais le faire ces longs cortèges sculptés par Fanny Ferré:

"Dormir ou manger, oui, mais pour pouvoir reprendre la marche et partir encore et toujours sur des chemins qui ne mènent nulle part. Car, en dehors des songes, des rêves de ces corps allongés à même le sol, les humains quêtent : un endroit plus agréable, un lieu plus hospitalier, une géographie moins dangereuse, un temps plus clément. Tribus errantes, nomades impénitents, haine du domicile et goût furieux, viscéral pour la liberté et ses métaphores : la marche, le mouvement, le déplacement vers ailleurs."

 

 

Un vrai moment de bonheur que la visite de cette exposition. Une artiste que je vais suivre désormais.